Blogue créé dans le cadre du cours Communication et changements technologiques (COM-6032) de l'Université Laval.

vendredi 5 février 2010

Il suffit d'un instant...

C’était au mois d’août 1992, par une chaude journée d’été, j’étais devant la télévision avec ma grand-mère et nous regardions les Jeux Olympiques en direct de Barcelone. Nous étions absorbés par la performance que nous offrait une jeune femme d’ici, Sylvie Fréchette. Championne du monde en titre à la nage synchronisée, elle livrait, dans la douleur du suicide de son fiancé, LA performance de sa vie et de sa carrière, empreinte de perfection. Tout comme des millions de spectateurs à travers le monde, nous étions abasourdis par la force, l’élégance et la précision de ses gestes. Cette performance en avant étonné et surpris plus d’un, mais ce qui se produit quelques minutes causa un émoi généralisé. «La juge brésilienne commet une erreur en appuyant sur le mauvais bouton. Au lieu de lui octroyer la note de 9,7, elle inscrit un 8,7. Même si la juge brésilienne admet son erreur, l'arbitre en chef, d'origine américaine, refuse de changer le pointage.» (Jean, 1992) En quelques minutes, elle venait de perdre sa médaille d’or au profit de l’Américaine Babb-Sprague. La délégation canadienne, comme d’autres, hurla au vol et à l’injustice. Il aura fallu 14 mois pour que la fatalité que vivait Fréchette cesse. Dick Pound lui remis en décembre 1993 la récompense et la gloire qui lui étaient dues.

Cependant, je pris encore plus conscience de l’universalité de la télévision le jour du 6 septembre 1997. Journée internationale de deuil, les funérailles de la Princesse de Galles, Lady Di, étaient retransmises partout dans le monde. Plus de trois millions de britanniques descendèrent dans les rues pour lui rendre un dernier hommage. Ma mère, comme tous ces millions d’autres, pleurait devant la télévision en guise de sympathie pour le chagrin que vivait particulièrement William et Harry. «Adulée pour ses actes de bienfaisance comme la lutte contre le sida, la campagne internationale contre les mines anti-personnel[sic], la protection des enfants, les droits de la femme, les sans-abris, les réfugiés et bien plus encore» (Gabrielle : 2007), cette femme d’une simplicité magnanime ne méritait pas de mourir aussi jeune et de cette cruelle façon. Nous avions une vitrine sur le monde, et nous participions, de l’autre côté de l’océan, à cet événement gravé à jamais dans l’histoire humaine comme dans l’histoire technologique. La télévision apporta une proximité entre les différentes nations et permit de supporter, à notre façon, la douleur que vivaient les proches de Lady Di. La télévision, malgré toute cette programmation culturelle d’illusion et de rêves, venait de nous rappeler que nous n’étions pas éternels et qu’il fallait profiter du temps que nous avions devant nous.




Gabrielle, 2007. « Lady Diana : biographie d'une princesse qui restera dans nos mémoires». In site Web-libre.org : le libre accès à l’information. En ligne. URL : http://www.web-libre.org/dossiers/diana,1435.html. Consulté le 5 février 2010.

Michaëlle Jean, 1992. « Sylvie Fréchette, l'épreuve d'une vie » à l’émission Le point, 6 août 1992. En ligne, URL : http://archives.radio-canada.ca/sports/olympisme/clips/7894/. Consulté le 5 février 2010.

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