Blogue créé dans le cadre du cours Communication et changements technologiques (COM-6032) de l'Université Laval.

lundi 22 février 2010

Trop facile ?!?!


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Lancée en 2001, Wikipédia est une encyclopédie accessible en ligne qui alimente son contenu par les contributions personnelles d'internautes. Pour ma part, je n’ai jamais osé ni pris le temps de contribuer à cette encyclopédie virtuelle. Bien qu’il représente un outil intéressant quand on ne possède pas une bibliothèque à porter de main ou chez soi, je compte parmi les sceptiques de la fidélité et de l’exactitude des propos et contenus scientifiques qu’on y retrouve. Je ne suis pas de cette nouvelle cohorte qui se relâche et opte pour la facilité, donc pour Wikipédia. D’utilisation simple et pratique, il me sert qu’à me donner une idée générale sur un concept, un sujet ou une interrogation. Dès que ma réflexion doit être plus pointue, je fais appel, et Dieu m’en garde, à des sources scientifiques spécialisées sur le sujet choisi. Le copier-coller n’est pas ma tasse de thé, bien qu’il nous sauve parfois des reformulations à n’en plus finir. Ses limites m’attisent et me font voir ailleurs, surtout lorsque la compréhension d’une donnée scientifique devient plus ardue par ce site. Pour moi Wikipédia est une source constante de doute. Cependant, il est inquiétant de voir la confiance aveugle que certains étudiants accordent aux informations inscrites sur ce site, sans qu’aucun professeur n’émette de réticences. «[…], il serait dangereux de laisser les étudiants chercher seuls de l’information avec cet outil compte tenu de l’hétérogénéité de la qualité des articles et de l’esprit critique souvent pas suffisamment développé chez les étudiants pour faire la part des choses entre l’information digne de confiance et celle qui ne l’est pas.» (Julien, 2006) Ce ne peut que constituer un point d’encrage pour faciliter la quête plus approfondie. Les articles qu’on y retrouve se doivent d’évoluer pour s’améliorer. Le temps et l’avenir nous laissent l’impression qu’ils seront bénéfiques. Sinon, ses limitations pourraient causer sa perte. «Pour le professeur Lichtenstein, ces multiples « limitations » de Wikipedia conduiront – et conduisent déjà – des internautes à développer des encyclopédies de niche, jusqu’à Google avec son projet Knol.» (Marchive, 2008)


Julien, François. 2006. «Peut-on avoir confiance en Wikipédia?» 23 mai 2006. En ligne. URL : http://eclec-tic.blogspot.com/2006/05/peut-on-avoir-confiance-en-wikipdia.html. Consultée le 21 février 2010.


Marchive, Valéry. 2008. « Faut-il faire confiance à Wikipedia ?» In Site pcworld.fr. 15 septembre 2008. En ligne. URL : http://www.pcworld.fr/2008/04/15/internet/faut-il-faire-confiance-wikipedia/5971/. Consultée le 21 février 2010.

dimanche 21 février 2010

À l'heure du courriel

VOICI LE COURRIER ÉLECTRONIQUE

«[He] created something big, but he is know for something verry small.» (Cavender, 1998) Bien que certains doutent de sa paternité, Ray Tomlinson fut l’inventeur et l’expéditeur, en 1971 [ou 1972], du premier courrier électronique. Il associa deux programmes (SNDMSG et READMAIL) pour créer un contact d’échange de messages d’un ordinateur à un autre. «Il [créa] 2 boîtes aux lettres électroniques sur 2 ordinateurs situés côte-à-côte et réussit à envoyer un message d’un ordinateur à un autre.» (Arobase.org, 2010) Vous avez un nouveau message : le courrier électronique venait de naître.


Le courrier électronique se définit comme «le service de transfert de messages envoyés par un système de messagerie électronique via un réseau informatique (Internet) vers la boîte aux lettres électronique d'un destinataire choisi par l'émetteur. [C’est un] service de correspondance […] à travers un réseau informatique.» (Techno-science.net, 2010) Son utilisation correspond à un échange ou un envoi de plusieurs messages à partir d’un ordinateur via un modem qui «métamorphose, déconstruit et reconstruit» le texte à travers ledit réseau. C’est l’équivalent électronique de la poste traditionnelle. La transmission papier se trouve transformée et cryptée selon un protocole Internet.


Ce moyen de communication est peu coûteux : peu importe où se trouve le destinataire du courriel (contraction entre courrier et électronique) dans le monde, le coût demeure le même. Simple et rapide, il suffit de posséder un ordinateur, une connexion réseau, une adresse électronique et les connaissances nécessaires pour remplir les exigences d’envoi. Il faut d’abord créer une adresse de correspondance : l’identité de l’utilisateur + @ + le domaine du prestataire de service. Ensuite, composer un message via le clavier de son ordinateur où l’en-tête de l’email (anglicisme d’usage) sera composé des informations utiles pour que le message arrive au destinataire. On remplira les champs Mail to et Subject. Le champ central de la page, vide, sera rempli par le texte à transmettre. C’est ici l’endroit où l’écrit classique, «présent et réel, se verra asséché et momifié dans une position de laquelle il ne peut s’échapper.» (Fischer, 2003 : 129) Finalement, l’utilisateur n’aura qu’à appuyer sur Send et «voir» son message mémorisé se diriger par réseau vers son destinataire. Une procédure simple, comme faire parvenir une lettre par la téléphonie.




POURQUOI L’UTILISER EN COMMUNICATION PUBLIQUE?


Depuis 1993, le courriel Internet est un facto standard, d’usage régulier et indispensable. (Arobase.org, 2010) Il est vite passé d’un avantage à un outil essentiel. Rencontrant le besoin professionnel d’écrire, l’exercice de certaines professions s’est vu modifier par son usage. Le courriel permet de tisser des liens entre différents groupes de personnes à travers la planète, d’avoir accès à des informations diffusées et de partager ses propres connaissances informatives. [Communautique, 2006) Il sert de fil entre vous et l’autre, que vous ne connaissez que dans le cyberespace. Rappeler que la communication publique est «un champ d’étude de la communication de masse dans ses aspects théoriques aussi bien que pratiques et en considérant son impact sur les débats et les enjeux sociaux» (Cossette, 2006 :61) démontre que la messagerie électronique ne fait que faciliter le travail des relationnistes publics.


En relations publiques, cette communication formelle permet un échange et un partage directs des informations d’utilité publique via les communiqués de presse, le compte-rendu de réunion, ou par les documents importants de dernière minute. Les relationnistes utilisent cet outil électronique puisqu’il maintient un lien social tout en facilitant la diffusion immédiate et rapide d’un document. À l’heure où les informations se propagent rapidement et parfois sans contrôle, il est essentiel d’atteindre encore plus rapidement l’ensemble des médias de masse. Le courrier électronique se trouve tout désigné (Maisonneuve, St-Amand et Lamarche, 2003 : 150) puisqu’il représente un pari prometteur dans cette course contre la montre.


Le communiqué de presse envoyé par courriel vise à informer, faire savoir, rendre compte ou faire valoir en un temps minimum. Sa légitimité se trouve dans l’intérêt général où l’on doit écouter les attentes, les interrogations et les apports du débat public. Lorsque les acteurs des relations publiques ciblent un ou plusieurs destinataires, ils s’assurent de favoriser les relations sociales en renforçant le sentiment d’appartenance à une collectivité du citoyen pris en considération pour son rôle d’acteur dans le succès d’une campagne de relations publiques. Le courrier électronique permet d’accompagner les résultats directs de changements comportementaux. «Les emaileurs […] avertis doivent apprendre à connaître leurs interlocuteurs, leur rapport à l’e-mail, et accepter de ne pas s’offusquer si certains d’entre eux répondent tard, voire jamais.» (Moulard, 2005)


La communication publique à travers les relations publiques et l’usage du courriel agit comme acteur de structuration de l’espace public et donne un sens à l’attribut du pouvoir. Cette messagerie apporte l’avantage de pouvoir transmettre l’information et influencer l’opinion ou le pouvoir public à toute heure du jour. «Sur les réseaux, le texte bénéficie d’un pouvoir inconnu à l’imprimerie, l’accélération prodigieuse à l’instantané.» (Fischer, 2003 : 41) Tout se fait à distance, derrière l’ordinateur, et il ne suffit que d’un simple clic pour que l’effet bombe d’une annonce importante explose dans tous les sens désirés. Les relationnistes tendront à tirer partie des possibilités qu’offrent cette technologie puisqu’elle donne «un pouvoir énorme et une importance socioéconomique prédominante.» (Fischer, 2003 : 21) Ce qu’il y a d’extraordinaire avec le courriel, c’est que les réactions et les réponses reviennent instantanément et par le même médium. Le courrier électronique abaisse les barrières de la poste traditionnelle et de l’inconfort du téléphone. Il devient un moyen de déculpabilisation en jouant un rôle de réassurance ou de lien subsidiaire entre les différentes parties. Du citoyen moyen aux hauts fonctionnaires, tous prendront plus facilement l’initiative de participer à une plate-forme de relations publiques grâce à cette technologie de l’information. Bientôt, il faudra comprendre que le contrôle de l’information passe par le courrier électronique.


USAGE CONCRET


Pour les entreprises ou organisations, le courrier électronique représente un outil marketing et de propagande qui permet de mobiliser, de collecter et de faire la promotion directe de ses produits, services auprès des destinataires de sa liste de diffusion. L’exemple de l’utilisation magistralement pensée du courrier électronique dans la sphère publique revient au Président américain Barack Obama et à son équipe de campagne lors de la présidentielle américaine 2009. «Mensuellement, [et même périodiquement], il envoyait plusieurs courriels qui avaient pour but de rester en relation avec ses partisans [et de galvaniser ses troupes à l’approche d’un moment historique].» (Demers-Boulet, 2009) Le courriel est devenu pour le futur 44e leader du Free World un vrai trésor de guerre. Le sujet ayant déjà été traité lors d’une session ultérieure, veuillez vous référer à l’adresse suivante pour connaître plus de détails (voir http://www.arobase.org/newsletters/barack-obama-email.htm#exemples).


Un second exemple, à plus petite échelle, est celui que mon employeur, le Grand Théâtre de Québec, fait de l’utilisation d’une liste de diffusion (Gtq@gtq.ro[…]) pour entrer en contact avec tous ses employés. Pourquoi? Pour diffuser simultanément des directives nouvellement adoptées, les horaires mensuels de travail, la nomination d’un employé, l’Interactif de la société, les rencontres sociales à venir, les offres, les faits saillants, les forums, les sondages et toutes autres données significatives et importantes, et ce en exclusivité. Un parallèle peut être établi avec la Campagne «Yes we can». L’email attire immédiatement l’attention du récepteur qui se sent interpelé et invité à participer. Il n’y a pas d’intermédiaires, la direction s’adresse directement aux employés, qui, à leur tour, communiquent avec leurs collègues. L'inscription à cette liste est automatiquement liée à l’embauche au sein de cette société, et restreinte à ses employés et à ses partenaires. L’employé y représente un numéro et son adresse courriel y est associée, ce qui permet une consultation facile, ne contraignant pas l’utilisateur et respectant sa vie privée. Son usage actuel joue d’innovation puisqu’on pousse jusqu’à personnaliser aux styles et aux goûts de ses employés, y allant même jusqu’à débuter le message par leur prénom. Une idée brillante et un usage efficace de ce moteur de l’activité! L’usage du courrier électronique dans sa communication interne publique réunit, dans une même unité familiale, toutes ses composantes. Quand l’administration décide d’adopter un tournant vert avec sa politique de développement durable, elle mobilise ses troupes. Le Grand Théâtre, de cette façon, offre une gestion transparente quotidienne et une liberté d’expression face à des idées et des opinions constructives, fait preuve d’une «écoute» active et donne un feed-back interactif de façon efficace. «Ne pas comprendre le principe fondamental de cette nouvelle technologie, c’est au mieux négliger d’intéressantes possibilités, au pire conduire son entreprise à la catastrophe.» (Fischer, 2003 : 56)


CRITIQUE : UN SPAM DU PUBLIC


«[…] L’utilisation du courrier électronique demeure la principale utilisation que font les consommateurs d’Internet (Léger Marketing, septembre 2001).» (Fischer, 2003 : 62) Comme le dit si bien Tomlinson : «As email becomes rooted deeper and deeper in modern life, a certain structure – for better or for worse – is an inevitable part of its explosive growth.» (Cavender, 1998) Les publicitaires profitent de cette popularité pour utiliser la technologie comme outil de diffusion. Plusieurs entreprises envoient, sur une base régulière, des publicités relatives à leurs produits. Cependant, cet envoi devient nuisible lorsqu’il envahit massivement les boîtes aux lettres électroniques.


Du point de vue du public, le courrier électronique est enchaîné à un boulet menaçant la sécurité et la fiabilité des communications entre plusieurs abonnés de l’Internet : le pourriel ou «SPAM». Au départ, les messages commerciaux non sollicités représentaient un ennui léger et mineur. Depuis, le nombre a pris du volume et est devenu «un problème social et économique important qui mine la productivité individuelle et commerciale des Canadiens, […]. Le pourriel entrave [par son contenu frauduleux ou offensant] l’utilisation efficace du courriel pour les communications personnelles et commerciales, et menace la croissance et l’acceptation du commerce électronique légitime.»


Tous les usagers du courriel reçoivent de façon ponctuelle des messages commerciaux, comportant un en-tête objet faux ou trompeur destiné à déguiser l’origine, le but ou le contenu du courriel. D’abord moyen utilisé pour attirer l’attention du destinataire sur une gamme de produits ou services, ses créateurs l’ont transformé en un énorme problème saturant les boîtes de réception. «Les rapports sur la circulation du courriel indiquent que le pourriel représentait environ 10 p. 100 du volume total de courriels en 2000. […] au milieu de 2003, le nombre de messages électroniques commerciaux non sollicités avait dépassé celui des communications légitimes; à la fin de 2004, le pourriel représentait 80 p. 100 du courriel global.» (Groupe de travail sur le pourriel, 2005 : 7)



«Cette stratégie [d’utilisation a peut-être] le mérite de pressentir le consommateur comme un être désirant communiquer avec son détaillant, comme et quand il le veut, incluant souvent de façon traditionnelle.» (Fischer, 2003 : 67) Sauf que son contenu et sa fréquence représentent un problème d’ordre éthique et criminel, puisque le particulier ne peut accepter la réception de publicité s’il ne l’a pas initiée par quelques moyens que ce soit. Peu coûteux pour les annonceurs, il crée de l’inefficacité, cause du tort et entrave la confiance. Il en est autrement pour les utilisateurs du Web qui voient une hausse considérable du prix pour le traitement et le filtrage de ces indésirables.


Lorsque les messages non sollicités envahissent nos boîtes aux lettres, ils empêchent la libre circulation de courriels désirés. De plus, les courriels sont des objets de mémoire et de traçabilité dangereuse à la fois pour ceux qui les envoient et ceux qui les reçoivent. Les usagers du pourriel l’ont vite compris et font preuve d’ingéniosité pour l’obtention des adresses électroniques. Le pourriel a fait place à des «logiciels espions et à l’usurpation d’identité découlant du hameçonnage et autres activités illicites en ligne […].» (Groupe de travail sur le pourriel, 2005 : 10) Les liens compris dans les pourriels représentent souvent des pièges qui vous amènent sur de fausses pages pour vérifier vos informations personnelles, ou encore sur des forums. Trop d’utilisateurs se font avoir et laissent leurs informations électroniques sur ces faux endroits prévus. Il faut protéger et réserver l’adresse courriel pour les contacts personnels et professionnels de confiance pour éviter que les programmes frauduleusement créés extraient ces importantes données. Finalement, il faut savoir se méfier des sites de jeux gratuits, de visionnement de films pour 1$ ou des annonces de gros lots. Ne rien essayer, ne rien acheter et ne rien répondre via les pourriels. Les logiciels espions (Spyware) ou les moteurs de balayage (Spambots) sont très astucieux, ils surveillent nos moindres gestes sur le net, recherchent tout ce qui contient une adresse électronique, les enregistrent et les font suivre. La suppression de tout ce qui paraît étrange dans les boîtes de réception est une bonne façon de ne plus en recevoir dans l’avenir.


RÉFLEXION : FOSSÉ LIMITÉ CONFIDENTIEL?


Quelle garantie offre le réseau Internet quand à la qualité de service et la protection des renseignements échangés? Quelle est la confiance accordée à sa sécurité? On ne peut jamais être sûr que le destinataire a bel et bien reçu et consulté ce qu’il lui a été envoyé. Un courriel peut se perdre, disparaître ou être détourné. «[…], le courrier électronique, circule «à ciel ouvert», au vu et au su de quiconque parmi les millions de branchés voudra bien se donner la peine de capter au passage n'importe quel message lancé sur cette autoroute électronique. […] Pour les juristes, avocats ou notaires, ces caractéristiques du courrier électronique sont lourdes de conséquences. Soumis à de strictes et lourdes obligations en matière de protection des confidences données par le client – […] le sacro-saint "secret professionnel" - le professionnel du droit peut-il se permettre l'utilisation d'un outil de communication qui, en apparence, offre aussi peu de garanties de confidentialité?» (Cassius de Linval, 1996)


Le fait d’ouvrir, de supprimer ou de détourner des correspondances adressées à des tiers est criminel. La réalité des nouvelles technologies est que le juriste doit jongler avec ces possibilités. Comment fait-on pour veiller à ce que le courrier électronique reste un outil valable pour les communications professionnelles, d’affaires et personnelles légitimes? Il va de soi qu’une fois que le document désiré confidentiel est rendu public, il perd son statut et sa protection au secret professionnel. Certains diront d’utiliser un en-tête d’avertissement, comme les pages de garde lors de la transmission par fax. Cependant, la confidentialité annoncée attire la curiosité humaine. Le juriste devra faire jouer son talent d’orateur pour justifier, par «le jeu combiné des articles 36(2) et 2858 C.c.Q.» (Cassius de Linval, 1996), que la page de garde suffit à indiquer l’intention des parties de garder leur communication confidentielle. L’avocat, pour l’instant, devra toujours se garder d’aviser son client qui opte de son propre gré pour la communication par courriel, qu’il se rend vulnérable aux risques inhérents, réels et appréhendés de cette utilisation. À suivre…



Les réseaux d’Internet, donnant un accès immédiat aux informatives et diversifiées qui circulent, entraînent la modernisation de notre société. Les nouvelles technologies font appel à de nouvelles pratiques de communication et à des modèles culturels hétérogènes, de façon à ce que chaque individu se définit facilement par ses multiples cultures. Le processus de diffusion planétaire, par le courrier électronique, «provoque une explosion de la problématique identitaire à l’échelle des individus comme à celle des collectifs (Castells, 1999).» De plus, il creuse un fossé entre le Nord et le Sud, entre les pays industrialisés et ceux qui sont en développement, entre les riches éduqués et les pauvres illettrés.


Si des millions d’individus vivant principalement dans les pays industrialisés ont accès à l’information et à la connaissance grâce aux réseaux électroniques, des centaines de millions d’autres, dans les pays en développement, en sont privés et sont aujourd’hui cantonnés dans une sorte de «ghetto cybérien» qui les tient à l’écart de la société de l’information en devenir. Réduire cette criante inégalité est devenue aujourd’hui une préoccupation prioritaire pour l’ensemble de la communauté internationale, organisations intergouvernementales, gouvernements, secteur privé, société civile réunis. (Fischer, 2003 : 200) L’universalité de l’accès, voilà la fracture qui s’identifie à l’horizon. Où sont l’équité et l’égalité sociales?


Quelles sont les chances pour les communautés moins fortunées (chanceuses) de recevoir et d’envoyer des centaines de courriels, consulter ou créer des milliers de sites Web, d’avoir accès à la richesse que comporte Internet, à une éducation contemporaine ou à la recherche d’emploi? Les chances sont effectivement minces puisque la mondialisation et l’apparition de nouvelles technologies et de la communication délaisse des milliards de personnes. «Seulement 2,4% de la population mondiale, soit une personne sur 40, sont branchés sur Internet, dont l’UNESCO dit pourtant qu’il sera probablement, à l’échelle mondiale, l’outil le plus important de ce siècle pour l’enseignement et le développement culturel. […] ne rien faire, laisser l’explosion des connaissances s’amplifier dans les sociétés technologiquement riches tandis que les pays pauvres resteraient de plus en plus loin en arrière, conduirait à des mécontentements généralisés et menacerait toute chance de tendre vers une harmonie mondiale et une compréhension internationale.» (Paul Kennedy, 2000) Voilà un défi de taille qui ne nous permet pas de perdre du temps pour le relever.


2715 mots


Acharya, Lalita. 2004. «Le fléau du pourriel» In Site de Liste de publications : Bibliothèque du Parlement – Service d’information et de recherche parlementaires. 10 février 2004. En ligne. URL : http://www.parl.gc.ca/information/library/PRBpubs/prb0337-f.htm. Consultée le 14 février 2010.


Arobase.org. 2010. «Une histoire de l'e-mail : de 1971 à nos jours.» In Site de Arobase.org. Mise à jour le 11 février 2010. En ligne. URL : http://www.arobase.org/culture/histoire.htm. Consultée le 14 février 2010.


Beaulieu, Alain. 2009. «Ottawa veut s'attaquer aux pourriels» In Site de Direction informatique. 28 avril 2009. En ligne. URL : http://www.directioninformatique.com/DI/client/fr/DirectionInformatique/Nouvelles.asp?id=52970&cid=79. Consultée le 17 février 2010.


Cavender, Sasha, 1998. «Legends». In Site de Forbes.com. 10 mai 1998. En ligne. URL : http://www.forbes.com/asap/1998/1005/126.html. Consultée le 14 février 2010.


Cassius de Linval, Robert. 1996. « Le secret professionnel empêche-t-il l'utilisation du courrier électronique?» En ligne. URL : http://www.lex-electronica.org/docs/articles_197.html. Consulté le 16 février 2010.


Communautique. 2006. « Petit guide d'utilisation du courrier électronique» In Site de Communautique.qc.ca. En ligne. URL : http://www.communautique.qc.ca/formations-ressources/documentation-appoint/guide-courrier.html. Consulté le 14 février 2010.


Cossette, Claude. 2006. La publicité de A à Z, dictionnaire anglais-français. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 286 p.


Demers-Boulet, Annie. 2009. « Le courrier électronique, l'indispensable!» In Site du Blog Communication et changements technologiques. 6 décembre 2009. En ligne. URL : http://cometchangementstechnos.blogspot.com/2009/12/le-courrier-electronique-lindispensable.html. Consultée le 18 février 2010.


Groupe de travail sur le pourriel. 2005. Freinons le pourriel : créer un Internet plus fort et plus sécuritaire. Ottawa, 124 p.


Kennedy, Paul. 2000 «Le fossé électronique», In Site Le courrier Unesco. Décembre 2001. En ligne. URL : http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/medias2.htm. Consultée le 19 février 2010.


Maisonneuve, Danielle, Yves St-Amand et Jean-François Lamarche. 2003. Les relations publiques dans une société en mouvance. 3e édition. Québec : Presses de l’Université du Québec, 405 p.


Moulard,Cécile. 2005. «Le fil de soi». In Mail connexion, la conversation planétaire. Vauvert : Éditions AU diable Vauvert, pp.43-77.


Techno-science.net. 2010. «Courrier électronique». In Site de Techno-science.net. À jour le 18 février 2010. En ligne. URL : http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3923. Consultée le 18 février 2010.


Wikipédia, 2010. « Courrier électronique». In Site de Wikipédia : L’encyclopédie libre. À jour le 15 février 2010. En ligne. URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Courrier_%C3%A9lectronique. Consulté le 18 février 2010.


Zemor, Pierre. 2009. « Cours de Communication des organisations publiques - 01 Principes de la communication publique». In Site de Slideshare. 8 juin 2009. En ligne. URL : http://www.slideshare.net/alakel/cours-de-communication-des-organisations-publiques-01-principes-de-la-communication-publique. Consultée le 17 février 2010.

mardi 16 février 2010

«Facebook» ma vie!

À l’heure où s’écrivent ces lignes, je fais, malheureusement pour ses détracteurs, partie des 43,3% d’hommes que comptent les quelque 316 402 840 d’abonnés Facebook (CheckFacebook.com, 2009). Cet incontournable de l’Internet ne cesse de progresser continuellement et d’évoluer au rythme des nouvelles technologies.

Membre de cette communauté depuis plus de trois ans maintenant, mon inscription se faisait sous pression. Le phénomène prenait de l’ampleur et de plus en plus, je sentais le «besoin» et l’obligation d’y adhérer et d’aller rejoindre mes amis experts de Facebook. Pendant plus d’un an auparavant, j’avais réussi à repousser l’inévitable, essayant de me convaincre que ma vie pouvait se passer de ce moyen de communication. Très vite, «le site [a déclenché] les passions» (Ménard, 2007), celles d’ajouter tout ce qui pouvait l’être. Pourquoi? En un temps record, plus de 500 amis ont été ajoutés, sans compter les groupes et les multiples causes.

Pourtant, j’ai vite constaté que c’était du gros «n’importe quoi», et que pour la majorité des applications ou amis qui se retrouvaient sur ma page n’étaient que décorations et inutilités à ma vie d’internaute. Ménage! Plus du ¾ de «mes» amis ont été supprimés, seuls les groupes et causes que je chéris ont survécu. Mon mini curriculum électronique confidentiel, complété de quelques photos, est dorénavant accessible seulement avec l’autorisation du propriétaire. Je garde cette page pour l’organisation d’événement. De plus, mon employeur actuel s’y trouve et des contacts utiles professionnellement établissent leurs liens sur ce réseau. Pour ce qui est du reste, je fais acte de présence pour communiquer avec ceux et celles qui sont allergiques à MSN ou encore au téléphone. Je vis les aventures et les péripéties à travers les statuts et les photos de mes acolytes. Ma curiosité se trouve rassasiée.

«Ne pas être sur Facebook de nos jours revient à ne pas vouloir son nom dans les botins [sic] téléphoniques d’autrefois.» La génération des baby-boomers, celle de mes parents, a vite compris cette réalité. Un soir, ma mère me demandait de l’inscrire et de lui créer un compte Facebook. Pendant plusieurs jours, elle me posait des questions sur le fonctionnement, l’utilité et le comment de Facebook. Aujourd’hui, elle «contrôle» sa page et se permet même d’écrire ses commentaires maternels sur la mienne, à la surprise et l’hilarité de mes amis, qui se font un plaisir fou d’échanger avec ma maman cool. J’image qu’à travers cette fenêtre, elle se sent plus connectée sur ma vie, plus proche de moi, explore et découvre d’une autre façon, celui qu’elle a mis au monde voilà bientôt 25 ans. Elle accepte maintenant de me partager avec la communauté Facebook.

Je termine sur le statut actuel de ma page : « open [your] eyes: human happiness does exist, and it's easy to be reached!»


Boily, Éric, 2009, « L’incontournable Facebook», 11 octobre. En ligne. URL : http://changements.onirix.com/2009/10/11/lincontournable-facebook/. Consulté le 16 février 2010.

CheckFacebook. 2009. « Global audience ». Édition du 3 novembre. En ligne. URL: http://www.checkfacebook.com/. Consulté le 16 février 2010.

Ménard, David, 2007, « Facebook sert-il à quelque chose ? : Le phénomène Facebook», In Site Tom's Guide, infos-du-net.com, publié le 14 novembre 2007, En ligne. URL : http://www.infos-du-net.com/actualite/dossiers/76-facebook-reseau-social.html. Consulté le 16 février 2010.

dimanche 14 février 2010

Les abonnés en otage

La téléphonie mobile a été créée pour satisfaire un besoin de liberté, vite transformée en une dépendance au «contact permanent». (Katz, 2002) Ce contact n’est certes pas un besoin naturel ou inné chez l’individu. Tout comme les nouvelles technologies, il a été planifié. Il « n’est pas la conséquence mécanique [supplémentaire] du progrès technique, mais plutôt le produit des rapports de forces qui façonnent la société.» (Williams, 1974 : 26) Ayant peur de l’abandon, esclaves avoués du contact permanent que le cellulaire procure, il est difficile de se libérer des nouvelles technologies comme il est inenvisageable de survivre sans le téléphone.

Petit miracle, cette invention avait d’abord comme but de relier les millions de foyers à travers le monde. Puis, vint la nécessité de relier chaque individu isolé et retranché, peu importe où il se trouve, à un autre individu. Les publicités laissaient croire à un dépassement et une élévation de l’individu laissant sa vie ordinaire pour prendre une place de choix dans la société. Ce nouveau médium, comme tout autre technologie nouvelle, engendra de profonds changements sociaux. Ceux qui connaissent ou ont connu le téléphone mobile ne peuvent plus s’en passer. À titre d’exemple, «95,8% des Français ont un cellulaire.» (2010) Nous sommes esclaves des instants éphémères de liberté que nous offre la communication mobile.

Ce «contact permanent» ne devient-il pas un outil de surveillance qui permet de localiser l’individu? Le portable est une entité négative qui sert d’outil de transgression des normes et des pratiques.



Le concert de fin d’année de mon jeune cousin, quel beau moment… gâché par la sonnerie d’au moins cinq téléphones mobiles. Pourtant, on avait insisté sur le fait d’éteindre tous les téléphones mobiles par respect pour les enfants et les spectateurs. Après beaucoup d’heures de répétition, de temps consacré et de patience, le résultat était enfin là. Il fallut cependant que le père d’une des jeunes doive sortir de la salle du concert pour prendre un appel «important» au moment même où son petit trésor s’exécutait. Ce petit moment de joie pour la petite fille se transforma en un moment de tristesse parce qu’encore une fois on lui avait enlevé son père, ramené au travail par son cellulaire.

Comme plusieurs, je possède un cellulaire. Je ne possède que lui, me servant à la fois de téléphone résidentiel, professionnel et de cellulaire. Il est toujours sur le mode éteint, et sur la fonction «urgence» pour les numéros entrants importants. Dès que je suis hors de chez moi, dans un lieu public, au restaurant, à un spectacle, chez des amis, je suis plutôt du style : ne me déranger pas. Reste à me guérir de cette manie de vérifier ma lumière rouge clignotante qui indique la réception d’un courriel ou d’un SMS… Je suis moi-même esclave de cette technologie.




Agence France-Presse (Paris), 7 février 2010, «95,8% des Français ont un cellulaire.» in Site Cyberpresse.ca [En ligne] URL : http://technaute.cyberpresse.ca/nouvelles/telecoms-et-mobilite/201002/05/01-946635-958-des-francais-ont-un-cellulaire.php. Consulté le 12 février 2010.

Cf. James Katz et Mark Aakhus, Perpetual Contact, Cambridge University Press, 2002.

Raymond Williams, Television : Technology and Cultural Form, Fontana, Londres, 1974, p. 26.

vendredi 5 février 2010

Il suffit d'un instant...

C’était au mois d’août 1992, par une chaude journée d’été, j’étais devant la télévision avec ma grand-mère et nous regardions les Jeux Olympiques en direct de Barcelone. Nous étions absorbés par la performance que nous offrait une jeune femme d’ici, Sylvie Fréchette. Championne du monde en titre à la nage synchronisée, elle livrait, dans la douleur du suicide de son fiancé, LA performance de sa vie et de sa carrière, empreinte de perfection. Tout comme des millions de spectateurs à travers le monde, nous étions abasourdis par la force, l’élégance et la précision de ses gestes. Cette performance en avant étonné et surpris plus d’un, mais ce qui se produit quelques minutes causa un émoi généralisé. «La juge brésilienne commet une erreur en appuyant sur le mauvais bouton. Au lieu de lui octroyer la note de 9,7, elle inscrit un 8,7. Même si la juge brésilienne admet son erreur, l'arbitre en chef, d'origine américaine, refuse de changer le pointage.» (Jean, 1992) En quelques minutes, elle venait de perdre sa médaille d’or au profit de l’Américaine Babb-Sprague. La délégation canadienne, comme d’autres, hurla au vol et à l’injustice. Il aura fallu 14 mois pour que la fatalité que vivait Fréchette cesse. Dick Pound lui remis en décembre 1993 la récompense et la gloire qui lui étaient dues.

Cependant, je pris encore plus conscience de l’universalité de la télévision le jour du 6 septembre 1997. Journée internationale de deuil, les funérailles de la Princesse de Galles, Lady Di, étaient retransmises partout dans le monde. Plus de trois millions de britanniques descendèrent dans les rues pour lui rendre un dernier hommage. Ma mère, comme tous ces millions d’autres, pleurait devant la télévision en guise de sympathie pour le chagrin que vivait particulièrement William et Harry. «Adulée pour ses actes de bienfaisance comme la lutte contre le sida, la campagne internationale contre les mines anti-personnel[sic], la protection des enfants, les droits de la femme, les sans-abris, les réfugiés et bien plus encore» (Gabrielle : 2007), cette femme d’une simplicité magnanime ne méritait pas de mourir aussi jeune et de cette cruelle façon. Nous avions une vitrine sur le monde, et nous participions, de l’autre côté de l’océan, à cet événement gravé à jamais dans l’histoire humaine comme dans l’histoire technologique. La télévision apporta une proximité entre les différentes nations et permit de supporter, à notre façon, la douleur que vivaient les proches de Lady Di. La télévision, malgré toute cette programmation culturelle d’illusion et de rêves, venait de nous rappeler que nous n’étions pas éternels et qu’il fallait profiter du temps que nous avions devant nous.




Gabrielle, 2007. « Lady Diana : biographie d'une princesse qui restera dans nos mémoires». In site Web-libre.org : le libre accès à l’information. En ligne. URL : http://www.web-libre.org/dossiers/diana,1435.html. Consulté le 5 février 2010.

Michaëlle Jean, 1992. « Sylvie Fréchette, l'épreuve d'une vie » à l’émission Le point, 6 août 1992. En ligne, URL : http://archives.radio-canada.ca/sports/olympisme/clips/7894/. Consulté le 5 février 2010.