Blogue créé dans le cadre du cours Communication et changements technologiques (COM-6032) de l'Université Laval.

lundi 15 mars 2010

Crise de confiance : exprimez-vous!

Citoyens du «free world», les individus vivent une crise de confiance envers nos technologies de l’information. Ils peuvent aujourd’hui s’exprimer librement, sur la plate-forme de leur choix, afin de s’engager socialement et de «vomir» leurs réflexions et leurs frustrations pour le «bénéfice» du réseau. Ces messages ne deviendront-ils pas le salut à un changement de comportements dans la sphère sociale? Du mois, ils «démontre[nt] que le citoyen n'est pas aussi inerte qu'on peut le croire.» (Bélanger, 2003)

Je dois dire que plus je vieillis, plus je prends conscience et connaissance du monde dans lequel je vis. Je véhicule même une méfiance générale en beaucoup de choses qui m’entoure. À l’heure technologique, je suis en mesure de saisir l’instant présent et de me permettre de le critiquer de façon structurée ou désengagée en m’appuyant sur les ressources qui me sont offertes. J’évolue, moi-même, dans ce cadre où l’expression est directe et devenue une nécessité démocratique absolue.

À l’automne 2009, lorsque la ministre de la Justice, Mme Kathleen Weil a annoncé que «le Québec [était] devenu […] la première province à se doter d'une politique contre l'homophobie,» (Radio-Canada.ca, 2009) j’aurais voulu faire pause, prendre une photo des différents visages autour de moi et de noter les commentaires suscités par cette relance du débat sur l’homosexualité. Cette journée-là, j’étais avec mes collègues juristes, qui se sont vite transformés en journalistes et en critiques de l’actualité commentant, dans tous les sens, l’implication de cette nouvelle politique progressiste. Le débat constaté s’est transporté sur la page du site de Radio-Canada qui traite de cette nouvelle. Encore là, on peut suivre et lire les commentaires de tous les genres que les individus engagés partagent en ligne. Pas moins de 196 commentaires ont été inscrits dans la place laissée à cet effet, le dernier datant du 26 janvier 2010. Ces répondants s’ouvrent à la question frontale, mais implicite, que ce médium offre sur la place publique. Radio-Canada permet, d’une certaine façon, que les citoyens débattent des questions ou enjeux publics qu’ils estiment fondés ou non, et, par le fait même, combattent un sentiment de frustration.

Le seul fait de se plaindre sur le Web établit-il une redéfinition de la relation entre les citoyens internautes et le pouvoir? On peut dire que c’est la démocratie à son meilleur. Le journalisme citoyen donne «la parole au peuple». (Codère, 2009) Ce journalisme fait appel aux plus motivés qui ont assez d’ambition, de temps et de verve pour s’y consacrer. La plupart de ces disciples occupent déjà un autre emploi et ceux qui travaillent sur la Toile n’ont pas le temps de réellement se prononcer ou d’émettre une opinion. Pour reprendre les termes de Jean-François Codère, ceux qui traitent d’un sujet «nuisent à leur objectivité: parce qu'ils détestent telle ou telle entreprise, parce qu'ils s'opposent à tel ou tel politicien, parce que leur beau-frère a une entreprise dans ce domaine-là, etc.» (2009) Ils envahissent la Toile, parfois pour rien, sans créer de nouvelle puisqu’il y a absence d’objectivité. Ces envahisseurs servent-ils une cause? J’attends toujours une réponse…




Bélanger, Pierre C. dans Michel Dumais, 2003. «Technologie: À propos du journalisme citoyen» In Site Le Devoir. 11 août. En Ligne. URL : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/33661/technologie-a-propos-du-journalisme-citoyen. Consultée le 8 mars 2010.

Codère, Jean-François, 2009. « Blogues, journalisme citoyen et communisme». In Site de Rue Fronctenac. 20 mai. En ligne. URL : http://ruefrontenac.com/jfcodere/5571-jean-francois-codere-blogue. Consultée le 8 mars 2010.

Radio-Canada.ca, à jour le 12 décembre 2009. «Politique contre l'homophobie». En ligne. URL : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2009/12/11/002-quebec-homophobie.shtml. Consultée le 8 mars 2010.

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